Description
JOSEPH KURHAJEC
1938, WISCONSIN, ÉTATS-UNIS
Joseph Kurhajec a grandi dans un ranch d’élevage de visons dans le Wisconsin, au sein d’une famille
catholique pratiquante. Dans sa petite enfance, lors d’une violente épidémie qui sévit dans tous
les États-Unis, il contracte la poliomyélite dont il survit néanmoins, un bras désormais paralysé.
Malgré ce handicap, obsédé par l’idée de se consacrer à l’art, il étudie dans un premier temps la
sculpture à l’université du Wisconsin. La même année, la visite d’une exposition anthropologique
de fétiches du Congo à l’Art Institute of Chicago impulse sa future orientation artistique. L’artiste
américain séjourne ensuite à Mérida au Mexique pour étudier l’art précolombien en pierre des
Olmèques, Mayas et Aztèques, et ouvre sa propre galerie, The New Generation, à Racine dans
le Winsconsin. Il vit à New York de 1963 à 1971 où il fréquente les mêmes cercles qu’Andy Warhol
(1928-1987) ou Frank Stella (1936), et travaille la soudure auprès de Salvatore Scarpitta (1919-
2007) ou encore Seymour Lipton (1903-1986). Lors de cette période, il crée des sculptures
enveloppées dans du cuir, de la corde et de la fourrure. En 1963, ces oeuvres sont présentées
chez Allan Stone Gallery – Christo Vladimirov Javacheff (1935-2020) fait partie des visiteurs
fascinés par l’originalité du travail.
Kurhajec utilise le métal, puis élabore des oeuvres mêlant divers matériaux tels la céramique, la
pierre, la corne, les ossements animaux, et réalise de la gravure, de la peinture et des collages.
Le monde animal y est omniscient, et constitue le plus direct transformateur et passeur de ses
idées. Ses oeuvres qu’il a appelées un temps « art momifié » sont chargées, à la manière de
fétiches. Elles ont été présentées dans de nombreuses expositions aux États-Unis, au Canada,
en Europe, mais également au Chili et en Inde.
Après avoir vécu et travaillé à New York, à Rome et en Angleterre, Joseph Kurhajec s’installe
à Paris en 1987, d’où il poursuit son art au rythme des invitations qui lui sont faites, le plus
fréquemment venues d’Europe. Aujourd’hui, il partage son temps entre son atelier parisien,
sa maison-musée de Treadwell, au nord de New York, et sa demeure mexicaine de Mérida, au
Yucatán. Soixante-cinq années de travail y sont réparties.
Texte de Anne Richard
Fondatrice de HEY! Modern Art & Pop Culture