Description
Monique Le Chapelain est une autodidacte qui, après avoir longtemps dessiné en dilettante, s’est mis à dessiner plus systématiquement aux alentours de 1981. Vers 1967, sa route avait croisé celle du secrétariat de Dubuffet qui acquit une gouache pour la Collection annexe de la Collection de l’Art Brut.
En 1987, je tombe sur elle et m’intéresse à ses peintures, allant la visiter, elle et son mari ange-gardien (elle prend des neuroleptiques pour réguler sa schizophrénie). Je la présente au Site de la Création Franche de Bègles. Par la suite, elle lèguera toutes ses œuvres à ce musée.
Sa peinture se caractérise par l’emploi de couleurs vives, et la représentation, au milieu d’une flore souvent disproportionnée, d’animaux schématiques, pas toujours identifiables. Travaillant souvent de manière précipitée, par hantise de la fatigue engendrée par les neuroleptiques, plusieurs de ses tableaux peuvent paraître inégaux, les fonds étant bâclés, hâtivement badigeonnés. Elle parvient cependant, à plusieurs moments, à de vraies réussites, comme dans le cas du tableau que je présente ici, où l’on voit un de ses animaux fétiches, l’éléphant, gambadant entre des fleurs immenses.
Bruno Montpied, « Le paradis des vieux enfants, Monique Le Chapelain », catalogue de l’exposition Les Jardiniers de la mémoire au Site de la Création Franche du 23 septembre au 26 novembre 1995. Et B.M., « Parée pour le bal, Monique Le Chapelain », Création Franche n°14, Bègles, avril 1997.